Né en 1926 en Moravie (Tchéquie), Ludvik Vaculik fut journaliste. Fortement engagé dans le Printemps de Prague, il est exclu à deux reprises du parti communiste tandis que son œuvre est mise à l’index. Au ban de la société, mais se refusant à l’exil, il publie clandestinement, sous forme de samizdats, des romans, ainsi que les textes de ses confrères écrivains, Havel et Hrabal entre autres, ce qui lui vaut les poursuites persévérantes de la police d’État.
Les Cobayes est une parabole étourdissante sur une dictature menacée par la crise. Le héros du livre travaille dans une banque d’État dont les employés volent les billets de banque. Un jour, pour Noël, il offre deux cobayes à ses fils, qu’il commence à observer de manière systématique. Mais plus il fait des expériences sur les cobayes, plus sa vision du monde se dérègle. Écrit en 1971, censuré, publié en samizdat et rapidement traduit à l’étranger, c’est un roman à l’humour « nonsensique » où l’on finit par douter de tout. De qui, à la fin, l’homme est-il le cobaye ?